Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain en suédois : paratexte, traduction et réception

Disponible en dix-huit langues [1] , le chef-d’œuvre haïtien Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain est sans doute le roman antillais de traduction par excellence. Tandis qu’un grand nombre de chercheurs a examiné cet ouvrage classique sous des angles littéraires ou linguistiques, aucune étude, à ma connaissance, a été vouée à ses nombreuses traductions. Ce manque d’intérêt dépend probablement de la distance dans le temps entre l’émergence de la nouvelle discipline de la traductologie et la période pendant laquelle la plupart des traductions de ce roman ont vu le jour, c’est-à-dire les années quarante et cinquante. Par exemple, les deux revues [2] qui ont voué un numéro spécifique à la littérature caraïbe en traduction comportent le plus souvent des articles traitant des auteurs contemporains, tels que Patrick Chamoiseau, Maryse Condé et Gisèle Pineau.

Dans cette communication, la récente traduction suédoise, publiée en 2004, fournira l’objet d’une étude dont le but est d’examiner l’accueil d’un ouvrage représentant une littérature peu répandue en Scandinavie.

En octobre 2004, une petite maison d’édition au nord de la Suède fête le bicentenaire de l’indépendance haïtienne à travers la publication en suédois du chef-d’œuvre de Jacques Roumain, Gouverneurs de la rosée. La plupart des traductions de ce roman datent des années quarante et cinquante, à commencer par la version anglaise en 1947 [3] , et notamment dans des pays communistes et socialistes. [4] La traduction la plus récente, publiée au Vietnam en 1980 [5] , précède l’édition suédoise de vingt-quatre ans.

Alors que le roman était jusque-là inédit en Suède, le public suédois avait accès à cet auteur haïtien depuis 1957 sous la forme de deux poèmes, « Ebenholts » (fr. Bois d’ébène) et « Negerpredikan » (fr. Nouveau sermon nègre), inclus dans une anthologie de « poésie nègre » établie par Artur Lundkvist [6] . Le poème « Ebenholts » reparaîtra ensuite en 1994 dans une anthologie de littérature caribéenne, Ögon av sten och vatte [7] , dans une nouvelle traduction de Peter Landelius. Cette anthologie est aujourd’hui épuisée chez l’éditeur, ce qui peut indiquer un certain intérêt parmi les Suédois pour la littérature antillaise. D’autre part, la littérature caribéenne d’expression française n’a pas eu autant de succès en Suède qu’en langue originale ou en traduction américaine [8] . Les rares écrivains antillais francophones à connaître une traduction dans cette langue scandinave sont Patrick Chamoiseau [9] , Maryse Condé [10] , Dany Laferrière [11] et Jacques Roumain [12] .

Avant de prendre en charge la traduction de Gouverneurs de la rosée, la maison Ord&visor a édité plusieurs livres sur Haïti. Il s’agit de livres de fiction aussi bien que d’ouvrages traitant de la situation socio-historique de la nation. Toutefois, Daggens härskare – ainsi s’intitule le roman en suédois – est la première traduction d’une œuvre rédigée par un écrivain haïtien chez cet éditeur. Le roman raconte l’histoire de Manuel, qui après quinze ans sur les champs de cannes à Cuba retourne à son village natal Fonds-Rouge, situé quelques part à la campagne haïtienne. Le village a complètement changé depuis son départ : maintenant les champs sont secs à cause de la déforestation des mornes et les villageois sont divisés en deux camps après une dispute violente. Aidée par une fille du clan ennemi dont il s’est épris, Manuel va à la recherche d’une source, pour ensuite résoudre le conflit des villageois à travers un coumbite, le travail agricole collectif haïtien.

La présente étude de cas propose un examen de l’édition suédoise de Gouverneurs de la rosée focalisant sur trois aspects, c’est-à-dire le paratexte, la traduction et la réception dans la presse. Le paratexte sert avant tout à créer un intérêt chez les futurs lecteurs, même s’il a aussi la fonction d’outil d’explication et guide de lecture [13] . Par la suite nous verrons que l’éditeur choisit une stratégie double pour évoquer ce désir de lecture. D’une part, à travers la comparaison avec l’œuvre d’un écrivain suédois et, d’autre part, en insistant sur la valeur actuelle du roman.

L’étude de la traduction s’intéressera avant tout aux problèmes que posent les nombreux régionalismes dans le texte de départ, dans la mesure où cette « superbe langue littéraire, transposant le parler paysan des personnages » [14] explique en partie le grand succès du roman. Si la langue de la narration est le français [15] , le texte romanesque est toutefois imprégné de créolismes et d’expressions d’un français régional antillais, étudiés en détail par Bernabé [16] , Petit [17] et Constantini [18] .

Après tout, l’accueil de la presse suédoise a été plutôt positif, même si les avis divergent sur certains points, notamment concernant la qualité de la traduction. Les critiques apprécient surtout les descriptions de la nature et des mœurs, par exemple la cérémonie du vaudou. D’autre part, les commentaires portant sur le style créolisant du roman sont absents, peut-être parce que ce trait stylistique ne se laisse pas identifier si facilement dans le texte suédois. Cela pourrait indiquer que la traduction partage le sort d’un grand nombre de romans traduits, à savoir la normalisation de la particularité linguistique du texte original. Ce phénomène a par exemple été attesté dans des études par Gullin [19] , Tegelberg [20] et Woodham [21] .

Paratexte : Daggens härskare – un roman prolétaire ?

Comme l’a pu noter Richard Watts dans une étude sur le paratexte de la littérature francophone, une traduction est paquetée différemment par rapport au roman en langue originale [22] . Dans le cas de Daggens härskare, l’éditeur focalise sur le côté engagé du roman afin d’attirer des lecteurs intéressés par la situation actuelle en Haïti. En même temps, il l’ancre dans une tradition littéraire suédoise bien établie, en l’occurrence la littérature prolétaire. Tout d’abord, la couverture est dominée par une photo d’un paysan haïtien mal habillé en train de travailler la terre aride à l’aide d’une hache. L’arrière-plan montre un paysage sec avec les mornes dénudés à l’horizon. Les habits du paysan, surtout la casquette, indique toutefois que la photo est assez récente. En effet, elle a été reprise d’un autre livre du même éditeur [23] . Cela est un type de déplacement [24] , dans la mesure où le roman est situé dans l’Haïti des années quarante et pas, comme le veut faire croire l’illustration de la couverture, au tournant du XXe siècle. A travers cet anachronisme, l’éditeur accentue l’actualité du roman en signalant que les circonstances de vie de la population haïtienne n’ont pas beaucoup changé pendant les soixante ans qui séparent l’original de la traduction suédoise. L’illustration de la couverture reproduit en effet le lieu commun d’une Haïti succombant dans la misère, la pauvreté et la pollution écologique que véhicule habituellement la presse actuelle et avec lequel le public occidental n’est que trop familiarisé. Mais en optant pour une telle photo, qui dirige les pensées vers l’image cliché évoquée, l’éditeur court en même temps le risque d’intensifier la distance entre d’une part, les personnages romanesques ainsi que leurs descendants réels et d’autre part, le consommateur de la traduction suédoise, c’est-à-dire un lecteur moderne occidental, pour qui le roman risquerait peut-être de se réduire à un reportage anthropologique si le genre littéraire (roman) n’était pas indiqué sur la couverture.

Au dos du livre, l’éditeur nous propose premièrement un résumé de l’intrigue, qui omet d’ailleurs l’histoire d’amour entre le protagoniste et Annaïse, c’est-à-dire le lieu commun qui vend le roman en France. Puis suivent deux paragraphes repris de la préface du traducteur - anonyme puisque le nom de Jan Larsson n’y est pas indiqué - où celui-ci avance le lien entre l’ouvrage roumainien et la suite romanesque d’un écrivain suédois.

Outre le texte romanesque, la version suédoise de Gouverneurs de la rosée est munie d’un avant-propos de remerciement, une courte préface rédigée par le traducteur et une fiche comportant des renseignements sur la vie de l’auteur placée en fin de volume.

Cette édition qui introduit Jacques Roumain comme romancier en Suède vise clairement le grand public, d’où l’absence d’amples expositions académiques. A l’encontre de l’édition anglo-saxonne de 1978, qui comporte une longue introduction rédigé par un spécialiste universitaire, J Michael Dash, la traduction suédoise présente des textes brefs. La préface et la note biographique comptent à peu près deux pages chacune. Il est également à noter que le seul texte signé, la préface allophone, n’est pas rédigé par une autorité telle que Sartre, Senghor ou Glissant, comme il a souvent été le cas des préfaces introduisant des auteurs francophones en France [25] . Ainsi, les propos de Jan Larsson, enseignant de français à l’origine, prennent à peu près la même fonction que la préface de Glissant dans la traduction américaine de Chronique de sept misères de Patrick Chamoiseau, c’est-à-dire un rôle plutôt explicatif que promotionnaire [26] .

L’avant-propos anonyme rédigé par l’éditeur Lundin se dirige d’abord à Antoine Petit et Gisèle Poletti-Arvidsson pour les remercier de leur soutien et inspiration lors du travail de la traduction. Il s’agit en effet du même Petit qui en 1978 publie une étude lexicale de Gouverneurs de la rosée. Avant d’immigrer en Suède en 1968, celui-ci travaillait comme journaliste en Haïti. Au pays d’accueil, il entame une carrière comme conducteur de métro et publie un roman en suédois sous le pseudonyme Gilbert Lindet. Gisèle Poletti-Arvidsson forme la troisième part de l’équipe de traduction. C’est une Française vivant en Suède qui s’est spécialisée dans le domaine de l’aide international. Maîtrisant aussi bien la langue de départ que la langue d’arrivée du roman, elle a également des connaissances en créole, grâce à son engagement dans des organisations humanitaires. La dernière personne à être remerciée dans l’avant-propos est le traducteur : « Un grand merci spécialement à Jan Larsson pour avoir abordé cette œuvre ! »

La préface du traducteur qui suit approfondit le rapprochement entre le roman de Roumain et « l’épopée ferroviaire » de l’écrivaine suédoise Sara Lidman (1923-2004) [27] entamé dans l’extrait sur le dos de la couverture. Tout comme l’éditeur Lundin, Sara Lidman est originaire de la région Västerbotten au nord de la Suède. Vu les ressemblances entre certains de ses romans et Gouverneurs de la rosée, Larsson se demande même s’il est dû au hasard que la traduction suédoise de ce roman sort chez une maison d’édition située à Skellefteå. A l’encontre de Jacques Roumain, Sara Lidman grandit dans des conditions pauvres. Comme elle poursuit des études universitaires et n’a jamais pratiqué du travail manuel elle-même, on ne la considère pas toujours comme un « vrai » écrivain prolétaire, même si elle traite la vie des ouvriers dans ses livres [28] . C’est une romancière engagée et très appréciée par le public suédois, qui dans son œuvre traite les thèmes de la pauvreté et l’oppression en Suède et ailleurs. Dans sa préface, Larsson voit dans ce fort engagement politique un point en commun entre les deux écrivains. Il trouve aussi que le village fictif Fonds-Rouge ressemble aux villages vietnamiens et africains que Lidman a visité lors de ses voyages pendant les années soixante et décrits dans quelques romans. Mais Larsson insiste surtout sur les similarités entre Gouverneurs de la rosée et les romans lidmaniens, qui racontent la vie difficile des habitants de Lillvattnet, un village tout au nord de la Suède, au tournant du XXe siècle. Larsson en cite deux dans la préface, pour ensuite développer le lien entre les personnages principaux – Manuel chez Roumain et Didrik chez Lidman – et leurs demeures. Plus que chez Roumain, la langue romanesque de Lidman est influencée par le dialecte parlé dans le milieu décrit. Certains de ses romans comportent même un glossaire en fin de volume assez important, bien que trop restreint, malheureusement, pour un lecteur venant de l’extérieur. Jan Larsson choisit de ne pas avancer ce rapport entre les deux écrivains dans la mesure où il se concentre uniquement sur les ressemblances liées l’intrique : Là où le héros lidmanien Didrik revient pour sauver les habitants de Lillvattnet à l’aide du chemin de fer, le protagoniste Manuel de Gouverneurs de la rosée va trouver de l’eau pour garantir la survie de son village Fonds-Rouge.

La préface ressemble presque à un dédicace lorsque Jan Larsson termine son introduction au roman par la supposition « que Sara aurait apprécié de le lire » [29] . On note d’ailleurs que dans cette préface la romancière suédoise possède une place beaucoup plus prépondérante que l’auteur du roman lui-même : il suffit d’y compter les occurrences de leurs noms (Sara Lidman ou « Sara » y figure à cinq reprises alors que Jacques Roumain n’est mentionné qu’une fois).

La note bibliographique postposée au texte romanesque est une adaptation de plusieurs sources qui ne sont pas indiquées. On reconnaît par exemple quelques tournures ainsi que des renseignements avancés dans l’introduction rédigée par André Picciola [30] à l’édition française de 2004, publiée par Le Temps des cerises, entre autres le proverbe selon lequel les Haïtiens ne s’expriment pas en « petit-nègre » mais en « grand français ». Cette postface reprend les détails généraux qui sont traditionnellement évoqués pour décrire la vie de l’auteur (l’origine bourgeoise, l’intérêt pour l’ethnographie, l’engagement contre l’occupation américaine, la conviction marxisme, les séjours d’exil, etc.).

Vu le succès international du roman, on y trouve toutefois un renseignement qui surprend et c’est la remarque indiquant qu’à part la version suédoise que le lecteur tient dans sa main, Gouverneurs de la rosée est également disponible dans une traduction en anglais. Depuis les années soixante-dix, les comptes-rendus ciblant un public français soulignent généralement que le roman est traduit dans maintes langues [31] . Cependant, comme l’éditeur suédois avoue avoir ignoré ce grand nombre de traductions – l’édition du Temps de la cerise ne le mentionne pas par exemple – il est possible que cette caractéristique du livre tende à jouer un rôle moins important pour la promotion du roman aujourd’hui.

Il s’avère donc que tout comme le paratexte des traductions américaines des ouvrages de Patrick Chamoiseau ne met pas l’accent sur l’origine martiniquaise de l’auteur [32] , l’éditeur suédois n’affiche pas qu’il s’agit d’un classique de la littérature haïtienne, voire caribéenne. Ce n’est qu’à la toute dernière page du livre que le lecteur apprend le statut célèbre de l’auteur, alors que l’importance du livre n’est pas indiquée du tout. De même, les stratégies de promotion se basent sur le rapprochement de l’auteur francophone avec d’autres écrivains plus connus par le lectorat ciblé. Cependant, alors que Chamoiseau aux états-Unis est comparé à des écrivains de la littérature-monde, tels que García Márquez, Rushdie et Naipaul [33] , Ord&visor intègre Roumain dans la culture cible en le liant à un auteur contemporain suédois.

Traduction : Daggens härskare – une oeuvre normalisée ?

La traduction suédoise de Daggens härskare est le fruit d’un travail en équipe composée de trois personnes. Le texte a d’abord été traduit par Jan Larsson, ancien ami de l’éditeur Göran Lundin et professeur de français. C’est également son nom qui figure parmi les renseignements fournis à la page de garde comme l’auteur de la traduction. Ensuite, l’éditeur Göran Lundin et Gisèle Poletti-Arvidsson, deux personnes ayant des connaissances plus approfondies sur Haïti ainsi qu’une maîtrise du créole, ont révisé le texte suédois élaboré par Larsson. Notons toutefois la prépondérance de l’effort de l’éditeur, qui est présenté comme responsable de la révision linguistique à la page de garde, alors que le nom de Poletti-Arvidsson figure parmi les personnes remerciées dans l’avant-propos. Au cours du travail, l’équipe a occasionnellement consulté la traduction anglaise, même si les nombreuses omissions de cette version ont parfois mené à une certaine frustration. D’autre part, la traduction suédoise n’a pas suivi la stratégie choisie par la version anglaise qui utilise un glossaire en fin de volume.

La stratégie générale de traduction n’est pas explicitement indiquée ; comme nous l’avons vu, la préface ne sert qu’à avancer le lien entre Roumain et l’écrivain suédois Sara Lidman.

Il est pourtant clair que l’éditeur n’a pas donné la priorité à l’usage des notes en bas de page, qui sont assez fréquentes dans le texte de départ. En effet, la version originale Gouverneurs de la rosée comporte 38 notes, dispersées sur à peu près 200 pages selon les éditions, référant à des mots propres à la culture, l’histoire et à la géographie caribéenne. Les notes sont présentes déjà dans l’édition port-au-princienne, mais il est impossible de savoir si elles sont de la main de l’auteur ou si elles sont ajoutées par la femme et le frère Michel de Roumain, qui ont préparé la publication posthume du texte [34] . D’autre part, elles prennent généralement la même fonction que les notes explicatives qu’ajoutent souvent les éditeurs français pour s’assurer de la compréhension et, par voie de conséquence, de la consommation de la littérature francophone de son lectorat métropolitain.

Or, la convention d’emploi de notes semble différente en Suède car dans la version suédoise les 38 notes de l’original se réduisent à 8, dont 3 sont des ajouts par le traducteur. De même, il n’y a aucune marque distinguant les notes qui figurent dans l’original de celles qui sont ajoutées pour le public suédois. Nulle part ne trouve-t-on le classique N.B., c’est-à-dire «remarque du traducteur». Parmi les notes omises figurent les neuf occurrences où elles traduisent un énoncé en espagnol que se laisse échapper de temps en temps le protagoniste Manuel. Un tiers est maintenu tel quel dans le texte suédois, sans traduction [35] : «viejo» (GR 289/DH 45), «compadre» (GR 290/DH 47) et «el hijo de … su madre» (GR 366/DH 168) probablement parce que le traducteur considère ces mots comme suffisamment connus en Suède pour ne pas gêner la lecture. Dans quatre cas, les expressions espagnoles sont remplacées par des équivalents suédois : « Haitiano maldito, negro de mierda ! » (GR 284) devient « Förbannade haitier! Jävla nigger! » (DH 36, fr. « Maudits Haïtiens ! Nègre diable ! »), « El desgraciado … » (GR 371) devient « Den skurken ! » (DH 176, fr. « Ce vaurien »), « ajoupa » (GR 339) devient (DH 124, fr. « case ») et « la huelga » (GR 280) se transpose en « strejkade » (DH 30, fr. « faisaient la grève »). Deux énoncés sont retenus en espagnol et immédiatement suivis par une traduction littérale en suédois : « El hijo de puta » (GR 295) se transforme en « El hijo de puta ! Horunge ! » (DH 53, fr. « fils de pute »), et « Alto ! » (GR 290) devient « Alto ! Halt ! » (DH 46, fr. « Halte-là ! »). Alors que les expressions suédoises remplaçant les énoncés espagnols de l’original sont toutes idiomatiques dans la langue cible, ce n’est pas le cas des locutions qui les complètent, au moins pour ce qui est du premier exemple. En effet, comme l’exhortation « Halt ! » en suédois s’emploie surtout dans un contexte formel, et qu’elle sort ici de la bouche d’un garde, la locution n’a rien de choquant. D’autre part, « Horunge » n’est sans doute pas à considérer comme un équivalent à « El hijo de puta », sauf dans l’idiolecte des jeunes issus de l’immigration [36] , dans la mesure où le suédois construit traditionnellement ses jurons sur des références religieuses. Comme on l’a vu, « negro de mierda » se transforme par exemple en « jävla nigger » (DH 36, fr. « nègre diable »). L’emploi d’un terme calqué sur l’original lorsque le texte source est également accessible au lecteur n’est pas surprenant. Ce phénomène a déjà été attesté dans une étude de la littérature sud-américaine traduite en anglais, où Munday [37] trouve que les éditions bilingues parallèles se servent davantage de calques que les traductions « normales ». Selon ce chercheur, le traducteur est plus vulnérable lorsque le lecteur a un accès direct au texte de départ, dans la mesure où ce dernier risque de prendre certains équivalents pour des erreurs s’ils diffèrent considérablement de l’original [38] .

Néanmoins, ici le traducteur reproduit une stratégie développée par le narrateur, qui laisse le personnage principal s’exprimer d’abord en espagnol pour ensuite se traduire lui-même en français [39] , comme par exemple au passage suivant où le protagoniste fait part de son expérience cubaine à sa future fiancée : « Mais il y a quelque chose qui te fait aguantar, qui te permet de supporter » (GR 280). L’objectif de cette stratégie narratologique diffère cependant en ce qu’elle n’est pas seulement un moyen d’expliquer un terme allogène au lecteur : elle permet en fait au protagoniste de développer plus amplement ses idées militantes en ce que « l’espagnol renvoie à tout un arrière-plan qui contribue à structurer le réseau des significations essentielles du roman. » [40] . A travers ces omissions linguistiques, le traducteur n’efface donc pas seulement des traces du contexte caribéen du texte, mais il attenue aussi le rapport avec le séjour initiateur à Cuba où Manuel a appris à s’organiser contre l’oppression.

On retrouve la même ambivalence pour ce qui est du traitement des vocables en créole, expliqués en notes à 15 reprises dans l’original. Cinq notes traduisent des chants en créole, insérés dans le récit quand les paysans travaillent la terre ou célèbrent une cérémonie du vaudou. La traduction suédoise renonce cependant à la structure diglossique de l’original, en ce qu’elle présente seulement un texte suédois. De même, le proverbe « Pissé qui gaillé pas cumin » (GR 286), traduit littéralement et expliqué en note dans l’original comme « Le pissat dispersé n’écume pas » équivalant à l’expression française « pierre qui roule, n’amasse pas mousse », est rendu par une calque en suédois – « Utspritt piss skummar inte » (DH 41). Certes, le caractère étranger du texte est maintenu, puisque ni les chants ni le proverbe ne renvoient à un contexte suédois. De même, il n’est peut-être pas aussi intéressant de garder l’original créole dans un texte visant un public dont la culture et la langue sont plus éloignées du contexte antillais. Cependant, dans le cas du proverbe, le texte suédois devient plus opaque que l’original dans la mesure où le lecteur ne saisit pas complètement le sens de l’expression.

Parmi les vocables créoles annotés dans l’original qui sont empruntés, c’est-à-dire laissés en créole, dans la traduction suédoise, on trouve tous les sept termes liés au culte du vaudou. Deux notes sont retenues dans la traduction suédoise, expliquant les entités « Papa Legba » (GR 286/DH 40) et « loa » (GR 293/DH 50), alors que deux vocables sont suivis dans le texte même d’une traduction en suédois : « Houngan, vodouprästen », (GR 301/DH 63 fr. « houngan, le prêtre du vaudou ») et « hounsis, hans invigda » (GR 302/DH 64 fr. « hounsi, ses initiés »), dont l’explication suédoise reproduit plus ou moins la note de l’original français.

Dans le cas de « hounsis », l’explication qui suit le vocable créole n’est pourtant pas suffisamment élaborée pour permettre à un lecteur suédois de comprendre que « la théorie de ses hounsi » (GR 302) se compose seulement de femmes, l’adjectif « invigda » (fr. « initiés ») ne marquant pas le genre du terme auquel il réfère. Le contexte immédiat ne comporte pas non plus d’indices pour élucider le lecteur suédois : d’une part, le pronom personnel au pluriel « dem » (fr. « ils/elles ») référant aux « hounsis » n’indique pas non plus le sexe de son antécédent et, d’autre part, le syntagme prépositionnel « med fläckfritt vita håruppsättningar » (64 fr. « avec des coiffures d’un blanc immaculé ») pourraient aussi bien qualifier des hommes que des femmes pour quelqu’un qui n’est pas trop familiarisé avec les rites de la religion haïtienne. Notons également que le traducteur a légèrement modifié le mot créole « hounsi » de l’original français, en ajoutant un « s », qui marque plus explicitement le pluriel. Il s’agit d’une influence du français, puisque cette déclinaison n’est pas complètement acceptée par les autorités suédoises, par exemple l’Académie suédoise, qui recommandent souvent l’usage d’une variante alternative. Il est tout de même possible de voir cet ajout comme un aide au lecteur, dans la mesure où les svécophones reconnaissent la construction à travers les emprunts de l’anglais et de l’espagnol. Le « s » de pluriel n’est pourtant pas indispensable pour bien interpréter l’énoncé dans la mesure où il est indiqué dans le contexte immédiat précédant que « une procession suivait [le houngan], une suite de hounsis, ses initiés » (DH 64).

Le texte d’arrivée présente un changement plus significatif au moment où la mère de Manuel salue son fils avec une exclamation affectueuse à son retour de Cuba. Au lieu de reproduire l’expression originale, « Pitite mouin, ay pitite mouin » (GR 282, fr. « Mon petit, ah mon petit »), l’édition suédoise se sert de « Ti mouin » pour ensuite en fournir le sens en suédois après une virgule, « min lilla pojke, min lilla… » (DH 33, fr. « mon petit garçon, mon petit… »). Il s’agit sans doute d’une confusion, due à l’orthographie francisée qu’utilise Roumain à l’époque, entre les deux expressions haïtiennes « ti moun » et « petit mwen » qui veulent dire « enfant » et « mon petit » [41] . Notons cependant qu’il s’agit d’un hapax puisque une autre occurrence de cette formule est traduite par un équivalent suédois : « lilla pojken min » (DH 178, fr. « petit garçon à moi »)

Un tel changement où un mot allogène du texte de départ est altéré est sans doute très rare, dans la mesure où il exige un certain polyglottisme de la part du traducteur. Dans le cas actuel, on y voit probablement une trace de la discussion au sein de l’équipe de traduction, concernant la possibilité dans le texte d’arrivée de mettre à jour l’orthographe roumainien, qui ne s’utilise plus en Haïti aujourd’hui. Cette stratégie a toutefois été abandonnée, vu que l’orthographe actuelle n’est pas tout à fait stable ni est-elle maîtrisée par l’ensemble de la population haïtienne.

Vu la politique restrictive de l’emploi de notes en général, on peut en conclure que les trois notes ajoutées par le traducteur ont été considérées comme absolument nécessaires. La première note ajoutée traduit le mot « tonnelle » (GR 274), emprunté dans le texte suédois et expliqué en note comme équivalent au suédois « berså » (DH 21). Il s’agit là d’un changement de stratégie, puisque la premiére occurrence de ce mot est traduit littéralement par « berså » (GR 271/DH 16). Ce changement est peut-être dû aux fortes connotations de l’équivalent « berså », qui renvoie à un imaginaire typiquement suédois (été, lilas) et plutôt bourgeois ou campagnard, loin de la réalité haïtienne telle qu’elle est décrite dans le roman, où la tonnelle loge même une cérémonie du vaudou. La deuxième note sert à expliquer un jeu de mots sur le mot « ratine » (GR 288), un type de lainage qu’un locuteur créolophone à tort comprend comme nid de rats. Ce malentendu sert à illustrer les effets de la situation diglossique où les paysans ne maîtrisent pas complètement la langue dominante. Cette fois-ci le texte d’arrivée suédois rend le mot français par « råttbo » (DH 44, fr. « nid de rat »), c’est-à-dire selon le sens insinué par le personnage Antoine.

La troisième et dernière note ajoutée par le traducteur réfère à un mot qui ne figure pas dans le texte original :

Il désigna un sac de vannerie qui pendait au poteau central (GR 303)
Han visade på en säck av flätat gräs som hängde på poteau central, pelaren i peristylens* mitt. *Ceremoniplatsen (DH 65, emphase dans l’original)
[Traduction littérale du suédois : Il désigna un sac en herbes tressés qui pendait au poteau central, le poteau au milieu du péristyle*. *L’endroit de la cérémonie.]

«Poteau central», ainsi que « péristyle », fait partie des termes techniques de la religion vaudou. A l’encontre de l’original, la traduction le signale explicitement. D’abord, elle emprunte la locution « poteau central », qui est mise en italiques, mais sans la modifier à la forme définie que nécessiterait la syntaxe suédoise. Par conséquent, la locution prend le caractère d’un nom propre. Cette locution est ensuite expliquée par une autre locution juxtaposée, comportant le mot rare et étranger « peristylen », qui à son tour est expliquée en note comme « l’endroit de la cérémonie ». L’équipe de traduction profite ici de ses connaissances de la culture haïtienne pour mieux situer le lecteur suédois qui n’est pas familiarisé avec ces manifestations. Dans ce cas, une stratégie qui rapproche le texte de départ au lecteur de la traduction passe par l’emploi d’un vocabulaire exotique.

A part les expressions annotées, le texte original se caractérise par son fréquent emploi de régionalismes, tels que « commère », « compère », etc., qui place le roman aux Antilles. Le traducteur remplace généralement un tel mot par un équivalent suédois, par exemple « gryningen » (DH 49, fr. « l’aube ») qui rend « l’avant-jour » (GR 292), ou recourt à l’omission. De même, le traducteur semble aspirer à une certaine variation lexicale. A titre d’exemple, « morne », un mot originaire des Antilles qui « désigne une petite montagne de forme arrondie » [42] , qui pour la plupart du temps est rendu par « berg » (fr. « montagne »), connaît également les traductions de « bergskulle » (fr. « colline montagneuse ») et « klippa » (fr. « roche »). Un autre trait créolisant du texte qui revient à multiples reprises est le lexème « nègre », étudié en détail par Petit [43] et Laroche [44] . Suivant qu’il est interprété selon son sens haïtien ou français, il peut désigner « l’homme en général sans acception de race » [45] ou « individu à la peau foncée » [46] . En suédois, il existe un mot apparenté, à savoir « neger », avec le sens français, mais dont les connotations, tout comme en anglais d’ailleurs, sont plutôt péjoratives. Jan Larsson l’utilise, par exemple en traduisant littéralement « nègres pieds-à-terre, va-nu-pieds, nègres orteils » (GR 273) par « ‘jordfotanegrer’, ‘barfotanegrer’, eller ‘stortånegrer’ » (DH 18). Ici le terme insultant est bien à sa place, puisque l’expression traduit l’attitude condescendante des bourgeois vis-à-vis des habitants de la plaine. En revanche, lorsque le mot « nègre » sort de la bouche d’un villageois, il est généralement traduit par un autre mot, différant suivant le contexte. A titre d’exemple, le traducteur suédois choisit « min make » (DH 11, fr. « mon mari ») pour traduire « nègre a moué » (GR 268), « dum gammal toka » (DH 51, fr. « vieille sotte folle ») pour rendre « négresse sotte », « människorna » (DH 39, fr. « les humains ») pour traduire « nègre » dans l’expression « c’est pas Dieu qui abandonne le nègre, c’est le nègre qui abandonne la terre… » (GR 286). Certes, cette stratégie ne permet pas au lecteur suédois d’apercevoir la subtile « opération par laquelle Roumain a voulu commencer par donner à nègre le sens de nèg » [47] . Cependant, il faut sans doute accepter cette perte car il est fort douteux qu’une stratégie opposante arriverait mieux à assurer l’effet voulu de l’auteur. Par exemple, la traduction américaine qui n’utilise que « Negro » crée selon Dash souvent « a very odd situation when it is used by the peasants » [48] .

A deux occurrences le narrateur indique à travers un emploi créolisé de l’orthographe que les personnages s’expriment en français, mais dans un français qu’ils ne maîtrisent pas. Tout comme l’exemple discuté plus haut concernant le malentendu lié au lexème « ratine », l’auteur se sert de ce trait stylistique pour contester la diglossie. Difficile à reproduire en suédois, le traducteur traite ce conflit entre le français et le créole différemment selon le contexte.

Dans le premier cas, le plaisantin Antoine raconte comment il a tenté de séduire sa future femme à l’aide du « français français ». Son avance ainsi que la réponse bien envoyée de Sor Mélie pullulent de traits typiques d’un discours français créolisé, par exemple la tendance à l’hypercorrection (« vur » au lieu de « vu ») et à l’infra-grammaticalité (« jou’ » au lieu de « jour ») [49] , ainsi que le changement concernant la prononciation de l’« e muet » et « é » (« jé » au lieu de « je »), et « u » et « i » (« di » aulieu de « du ») [50] :

je commence donc dans mon français français : « Mademoiselle, depuis que jé vous ai vur, sous la galérie di presbytè, j’ai un transpô d’amou pou’ toi. J’ai déjà coupé gaules, poteaux et paille pou’ bâtir cette maison de vous. Le jou’ de not’ mariage les rats sortiront de leurs ratines, et les cabrits de Sor Minnaine viendront beugler devant notre porte. Alô’ pou’ assurer not’ franchise d’amour, Mademoiselle, je demande la permission pour une petite effronterie ».
[…] « Non, Mussieu, quand les mangos fleuri et les cafés mûriront, quand le coumbite traversé la riviè au son des boulas, alô’ si vous êtes un homme sérieux, vous iririez réconnait’e mon papa et ma maman ». (GR 288-289)
Jag började alltså på min bästa franska: ”Min fröken, sedan jag såg er under pelargången i prästgår’n har jag burit på kärlek till er. Jag har redan skurit käppar, pålar och halm för att bygga ett hus. På våran bröllopsda’ ska råttorna lämna sina råttbon* och Syster Minnaines getter kommer och bölar utanför vår dörr. Så för att försäkra er om min uppriktiga kärlek, ber jag om tillstånd till en liten fräckhet.”
[…] ”Nej herre! När mangoträden blomstrar och när kaffebuskarna börjar mogna, när lantarbetaren går över floden till trummornas ljud, då ska ni, om ni är en ärlig karl, gå och anhålla om min hand hos pappa och mamma.”
* Antoine tror att råttbon heter ’ratine’ men det är ett slags ylletyg. (DH 44)
[J’ai donc commencé dans mon meilleur français : « Mademoiselle, depuis que je vous ai vue sous la galerie du presbytè, j’ai porté de l’amour pour vous. J’ai déjà coupé gaules, poteaux et paille pour bâtir une maison. Le jou’ de not’ mariage les rats laisseront leurs nid de rats* et les cabrits de Sœur Minnaines viendront beugler devant notre porte. Alors pour vous assurer de mon amour sincère, je vous demande la permission pour une petite effronterie. » [...] « Non sieur ! Quand les manguiers fleurisseront et quand les caféiers commençent à mûrir, quand les ouvriers agricoles traverseront le fleuve au son des tambours, alors si vous êtes un homme sérieux, vous allez demander ma main à papa et maman. » *Antoine croit que nids de rats s’appellent ‘ratine’ mais c’est un type de lainage.]

Il est vrai que le texte d’arrivée indique que le paysan haïtien s’exprime en français, bien que l’expression utilisée (« mon meilleur français ») soit normalisée par rapport à la rédublication antillaise « français français » de l’original. D’autre part, le changement de code n’est pas autant véhiculé par une orthographe divergeant que par le style pompeux des énoncés, et suit par là le modèle de la traduction anglaise [51] . De même, seul le propos d’Antoine comporte des modifications orthographiques. Il n’est donc pas aussi clairement indiqué dans la traduction que dans l’original que les deux individus appartiennent à la même classe sociale. De même, le traducteur opte en faveur d’une stratégie bien établie pour rendre des extraits en dialecte, c’est-à-dire l’emploi d’un registre familier.

La seconde occurrence où les habitants du village Fonds-Rouge s’expriment dans un français créolisé se produit à la fin du livre, à l’occasion des cantiques lors de l’enterrement du protagoniste. Cette fois-ci, la version suédoise maintient la mise en italiques de l’original mais renonce à altérer l’orthographe. En effet, le recours au registre familier n’est plus possible, dans la mesure où il risquerait de détruire le caractère solennel de la situation.

En ce qui concerne l’usage de l’omission, la traduction suédoise s’avère, ce qui est peu surprenant, plus restrictif par rapport à la version anglaise. Cette attitude reflète probablement un changement normatif qui ne permet plus au traducteur d’intervenir dans le texte de manière si importante. Cela ne veut pourtant pas dire que cette stratégie ne soit pas utilisée du tout dans Daggens härskare. Dans ces rares cas, le traducteur omet normalement un seul mot (« oui », « macoute » (GR 303/DH 65), etc.), même si un cas est attesté où une phrase complète est omise. Dans ce cas, on se demande pourtant s’il ne s’agit pas plutôt d’un oubli de la part du traducteur : la phrase se trouve en effet tout en bas de la page de l’édition du Temps des cerises. Une autre occurrence de cette stratégie s’explique comme un choix stylistique : lorsque le texte de départ énumère plusieurs types d’arbres qui servent à proteger la terre – « les manguiers, les bois de chênes, les acajous » (GR 285-286) –, la traduction ne garde que le dernier : « mahognyträden » (DH 39). Il s’agit d’une manière d’éviter la répétition, en ce que tous les espèces nommés se terminent en suédois par « –träden » (fr. « arbres »).

La traduction se caractérise aussi par un certain nombre d’erreurs, même assez élémentaires. Par exemple, à un endroit où la couleur noire sert à décrire la peau de Manuel dans l’original, la traduction l’applique à sa veste :

Il était grand, noir, vêtu d’une veste haut boutonnée (GR 277)
Han var stor och klädd i en svart jacka som var högt knäppt i halsen (DH 25)
[Il était grand et habillé d’une veste noire qui était boutonnée haut à la gorge]

Ailleurs, la traduction transforme une comparaison lyrique qui reprend un mot du titre par une expression assez éloignée de la culture haïtienne :

Et le soleil soudain était là. Il moussait comme une écume de rosée sur le champ d’herbes. Honneurs et respect, maître soleil, soleil levant. (GR 18, je souligne)
Och plötsligt bröt solljuset fram. Det skummade som ett mousserande rosévin över gräsfältet. ära och aktning, härskare sol, sol som går upp… (DH 14, je souligne)
[Et soudain la lumière du soleil perça. Elle moussait comme un vin mousseux sur le champ d’herbes. Honneurs et respect, maître soleil, soleil qui se leve…]

L’image de la traduction ne correspond donc pas à celle élaborée par l’auteur dans l’original. De plus, elle choque et trompe le lecteur en ce qu’elle se construit sur une marchandise étrangère à la culture rurale haïtienne de l’époque. Alors que le vin n’est pas complètement absent du roman – il est en effet indiqué que le prix du « gros bleu » augmente en ville - les paysans consomment de préférence du clairin ou du tafia, c’est-à-dire des boissons alcooliques fabriquées de la canne à sucre.

La réception dans la presse suédoise : le louange et le blâme

Daggens härskare n’a pas passé inaperçu dans la presse suédoise ; des comptes-rendus figurent aussi bien dans les trois quotidiens nationaux Aftonbladet (Paulrud), Svenska Dagbladet (Lunderquist) et Dagens Nyheter (Jonsson), que dans la presse régionale (Arbetarbladet (Wihlke), Hallandsposten (Wieslander), Helsingborgs Dagblad (Enander), Norra Västerbotten (Nyström), Skånska Dagbladet (Almqvist), Sundsvall Tidning (Enander)), ainsi que dans quelques revues spécialisées ciblant le grand public : Amnesty Press (Johansson), Folket i Bild-kulturfront (Björnberg), Karavan (Kullberg), Latinamerika (Halkjaer), OmVärlden (Wihlke). En tout, il s’agit de douze comptes-rendus : deux critiques, Enander et Wihlke, publient leurs articles dans deux journaux différents. Notons aussi que les magazines spécialisés visent un public quelque homogène, consistant d’un lectorat engagé intéressé par des thèmes liés au tiers-monde, à l’oppression, à la coopération et à la culture de l’autrui.

Tandis que l’éditeur n’insiste pas dans le paratexte du roman qu’il s’agit d’un classique de la littérature caraïbe, ce statut de chef d’œuvre est généralement avancé dans les comptes-rendus (Almqvist, Björnberg, Enander, Halkjaer, Jonsson, Kullberg, Lunderquist, Nyström). D’autre part, s’ils indiquent presqu’à l’unanimité que l’original précède la traduction de soixante ans, les critiques n’offrent pas tous une analyse sur la valeur d’actualité du roman. D’un côté, les deux critiques qui ont récemment visité le pays, Halkjaer et Wieslander, ainsi que Almqvist et Kullberg, précisent que la vie n’a pas tellement changé depuis 1944 pour une grande partie de la population. Il est selon eux ainsi possible de lire le roman pour comprendre la situation difficile à laquelle doivent faire face les Haïtiens aujourd’hui. Comme l’a montré Félix Vigné dans un film récent, l’accès à l’eau y est toujours problématique, non seulement à la campagne mais surtout dans les bidonvilles de Port-au-Prince. Une autre raison pour encourager la lecture du roman est qu’il représente une littérature très inconnue en Suède. Ce n’est pas tous les jours qu’on lit un roman haïtien en suédois, comme l’affirment par exemple le critique littéraire Ola Wihlke, ainsi que le feu rédacteur culturel d’Aftobladet Ander Paulrud, également un écrivain suédois très apprécié. Ils ont tout à fait raison : outre Roumain, seulement Edwidge Danticat et Dany Laferrière, qui sont d’ailleurs des écrivains vivant à l’extérieur d’Haïti, sont accessibles en suédois. La publication de cette littérature est donc à considérer comme un projet risqué, ce qui est observé par Kullberg et Wieslander.

On note aussi des appréciations concernant la manière selon laquelle l’auteur traite les thèmes universels comme la force de la communauté (Johansson, Björnberg) et l’aptitude au changement (Wieslander).

D’un autre côté, Kullberg indique que la solution proposée par l’auteur est dépassée. Elle ne trouve plus crédible « le retour au pays natal d’un fils prodigue qui dans sa lutte solitaire contre la misère se transforme en un Messie et qui doit être sacrifié pour rendre la réconciliation possible »[52] .

Lorsqu’il s’agit de classifier le roman, les avis se partagent légèrement. D’aucuns suit la piste à laquelle invite le traducteur dans la préface, c’est-à-dire le comprendre comme un roman prolétaire (Enander, Lunderquist), d’indignation (Wihlke) ou de libération (Nyström). Les deux docteurs-ès-lettres (Kullberg et Jonsson), par contre, ainsi que l’artiste Wieslander, le caractérisent comme une œuvre pastorale. Bien que quelques-uns des critiques signalent la présence d’une histoire amoureuse (Björnberg, Jonsson, Kullberg, Lunderquist et Wieslander), le roman n’est pas du tout reçu comme « le grand livre de l’amour », tel qu’il a été étiqueté en France [53] ).

Les propos avancés par le traducteur dans la préface du roman reviennent également chez quelques critiques. La comparaison avec Sara Lidman apparaît le plus clairement dans la petite notice publiée dans le quotidien du soir Aftonbladet : le lieu où se passe l’action dans l’épopée lidmanienne figure déjà dans la rubrique « Haïti et Lillvattnet » [54] . Almqvist et Kullberg approuvent aussi cette évocation d’une œuvre qui tout comme Daggens härskare « répresente la lutte d’un petit peuple contre des circonstances extérieures difficiles et une autorité toujours menaçante » [55] . Par contre, Nyström la considère comme une stratégie, ratée, de la part de l’éditeur pour augmenter les ventes. Ce critique n’est pas convaincu que le sort touchant des personnages transforme le roman en « grande littérature » [56] , ce qui selon lui rend le rapprochement à Sara Lidman inutile.

Au lieu de référer explicitement à Sara Lidman, Enander et Halkjaer font un rapprochement plus général en précisant quelques liens avec le roman prolétaire suédois. Enander précise que l’ouvrage traite la pauvreté et l’oppression dans un milieu rural et dans lesquels le protagoniste, bien que fort, n’appartient pas complètement à la communauté. Selon ce critique, la plus grande différence par rapport à ce genre littéraire suédois ne serait pas liée à un phénomène intrinsèque du roman mais à ce que Jacques Roumain appartient à la couche supérieure de la société haïtienne.

La forte conviction marxiste de l’auteur qui se laisse percevoir dans le roman et qui selon Hoffman peut « ne pas séduire tous les lecteurs » [57] n’a gêné que Wihlke et Nyström. Lunderquist explique qu’il faut comprendre cet idéalisme dans le contexte où le livre a été conçu, « pendant la deuxième guerre mondiale et avant l’effondrement des grandes utopies » [58] .

Les rares objections concernent davantage les descriptions des villageois, caractérisées par Wihlke comme « à la fois romantiques et dépréciatives » [59] en ce qu’il faut une personne venant de l’extérieur pour instruire ces paysans « résignés et superstitieux. [60] Wihlke avoue que ces descriptions seraient même « très agaçantes si ce ne serait qu’elles comportent une partie importante de sympathie et de chaleur » [61] . Et c’est justement cet humour et amour dont se sert l’auteur pour dresser le portrait de ses personnages qui séduit les critiques suédois. Ils apprécient également les descriptions des mœurs et de la nature ; Björnberg inclut même une longue énumération des plantes et animaux exotiques figurant dans le texte. Pour Kullberg, cependant, le mérite du livre se résume à ces descriptions ethnologiques :

Roumain réussit vraiment à intégrer la critique sociale avec l’héritage populaire dans le récit, et cela peut sans doute fasciner le lecteur ayant un intérêt spécifique pour Haïti. Malheureusement cet intérêt est sans doute indispensable pour qu’un lecteur suédois puisse apprécier ce roman. (Kullberg, Christina. « Spåren mellan platserna har blivit ett slags hem », Karavan, Stockholm. 2004, num. 4, p. 48, ma traduction)

D’autre part, les comptes-rendus ne traitent presque pas la présence du substrat créole dans le roman. L’unique exemple d’une expression créole figure dans la discussion du titre chez Lunderquist lorsque celui-ci indique que mèt lawouze veut dire « maître de l’arrosage » plutôt que « maître de la rosée » [62] . Notons cependant que cette analyse proposée par Bernabé [63] et reprise par Hoffman [64] a été contestée par Jean Jonassaint [65] . Kullberg concentre sa critique sur l’original français, en déplorant le manque d’influence de la langue vernaculaire des paysans sur la langue du roman, un français classique qu’elle trouve trop solennel par rapport à la réalité qu’il décrit. Kullberg est spécialiste de l’œuvre de Chamoiseau et en comparaison avec Chronique des sept misères, Texaco et Solimbo Magnifique le style de Gouverneurs de la rosée ne présente pour elle pas autant de caractéristiques créolisantes, même s’il représente un grand changement par rapport aux écrits précédents de l’auteur [66] .

Les commentaires sur la traduction suédoise de Gouverneurs de la rosée sont peu fréquents et plutôt généraux. Ainsi, il semble que les critiques aient adopté l’avis de Karl Steineck [67] qui affirme qu’une étude approfondie de la traduction d’un roman n’a pas sa place dans la presse quotidienne. Ce résultat rappellent les observations de Gullin [68] , qui, dans une étude portant sur la réception des romans anglophones en traduction suédoise, a noté que les comptes-rendus évaluent rarement le travail du traducteur. De plus, les articles qui le font comportent des commentaires vagues ou généraux, souvent sans justification.

Parmi les remarques positives sur Daggens härskare, Jonsson affirme que le traducteur a bien réussi une tâche pourtant très difficile, c’est-à-dire de rendre un style qui « comparée à l’art romanesque actuel s’avère à la fois barbare et angélique » [69] . Comme le critique n’entre pas dans les détails, le lecteur ne saura pas ce qui a été particulièrement difficile à traduire dans ce roman, ni la stratégie utilisée par le traducteur. Lunderquist, par contre, offre un peu plus de précision, en ce qu’il décrit la langue du traducteur comme « discrète » et « fidèle au style de l’auteur » [70] . Il s’agit d’une évaluation méliorative, puisque Lunderquist signale que grâce à la stratégie de traduction adoptée il est possible d’ignorer les nombreuses erreurs typographiques. Kullberg est d’un autre avis : elle espère que le lecteur arrive à apprécier le roman malgré la traduction, qu’elle qualifie comme maladroite. Plus sévère encore, Nyström soutient que le style adopté par le traducteur est dépassé ; il ferait penser à « un roman rural des années trente » [71] . Il conclut que l’ouvrage mérite sans doute une meilleure traduction.

Conclusion

L’étude a pu constater un certain décalage entre la stratégie de marketing et l’accueil dans la presse. Les critiques le reçoivent comme le chef d’œuvre de la littérature caribéenne qu’il est alors que le paratexte met davantage l’emphase sur l’intrique militante et ses ressemblances à une œuvre suédoise sur une initiative du traducteur. Le roman prend aussi le rôle du représentant de l’Autre dans la mesure où il fonctionne comme un arrière-plan à la situation actuelle en Haïti.

Cela explique peut-être pourquoi ce livre qui pourtant « contient tous les ingrédients d’une lecture captivante » [72] n’a pas réussit à trouver un lectorat suédois, les chiffres de vente ayant juste dépassé mille exemplaires selon l’éditeur.

Le substrat créole est reconnaissable à travers les calques suédois d’un proverbe et quelques chants de travail et de cérémonie, dans la mesure où ceux-ci ne sont pas complètement transparents et compréhensibles. De même, les nombreux emprunts de l’espagnol et du créole contribuent à maintenir le caractère caribéen et polyglotte du texte de départ. Cependant, le français régional et le français créolisé, c’est-à-dire deux lectes qui se distinguent moins du français standard, laissent très peu de traces dans la version suédoise. Ainsi le lecteur suédois a le droit de ressentir une certaine déception dans la mesure où il ne pourra pas accéder à cette « invention linguistique qui sera … une des raisons principales du succès de Gouverneurs de la rosée » [73] .

Les objections vis-à-vis de la traduction suédoises, qui la caractérisent comme maladroite et calquée sur la structure française de l’original, sont d’une toute autre nature que la critique négative qu’avance Danielle Dumontet [74] envers deux traductions allemandes d’auteurs originaires des Antilles francophones. La traductrice Giovanna Waeckerlin Induni prend en effet de grandes libertés avec les romans La Renne Soleil levée [75] et Texaco, dont les versions allemandes sont aussi, sinon plus, créolisés que les originaux, vu le grand nombre d’ajout de mots créoles. Dumontet n’apprécie pas cette stratégie qui, selon elle, « mène soit à la mécompréhension, soit à l’incompréhension » [76] .

Il n’est pourtant pas impossible de vendre un classique de la littérature-monde ou un roman francophone caribéen à un public suédois. L’un des objectifs du projet Macondo, initié avec l’aide financier de l’état pour proumovoir la littérature-monde en Suède, est de publier une série de nouvelles éditions d’un choix de classiques littéraires. Grâce à cette initiative, Chinua Achebe, par exemple, a trouvé une nouvelle génération de lecteur en Suède. Le succès de Allt går sönder, la version suédoise de Things fall apart, à été tel que l’édition reliée est maintenant épuisée chez l’éditeur Tranan. Il est toutefois à noter que cette édition comporte une préface de Per Wästberg, une grande autorité de la littérature africaine et auteur de plusieurs anthologies introduisant cette littérature en Suède pendant les années soixante, ainsi qu’un essai sur la culture et l’histoire du peuple igbo de Don C. Ohadike.

De même, grâce à la traduction suédoise publiée en 2007 de Traversée de la mangrove et une grande campagne de marketing organisée par la maison d’édition Leopard, Maryse Condé a finalement percé en Suède. Par rapport à son premier livre traduit en suédois, le premier tome d’une épopée africaine en deux volumes, Traversée de la mangrove avait effectivement plus de chances à atteindre un grand public dans la mesure où le genre, un pastische d’un roman policier, était plus accessible. Mais le succès doit aussi beaucoup aux spéculations mentionnant son nom parmi les candidats au prix Nobel.

La bataille n’est ainsi pas perdue pour la littérature antillaise francophone en Suède. L’éditeur de Gouverneurs de la rosée, bien que déçu des faibles chiffres de vente du roman, s’est d’ailleurs déjà mis à la recherche d’un nouveau talent haïtien.

Notes

[1] Hoffmann, Léon-François. « Présentation de Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain ». In. Jacques Roumain. Œuvres complètes. édition critique sous la coordination de Léon-François Hoffman. Madrid. ALLCA XX, 2003, p. 261.Retour

[2] Palimpsestes, Traduire la littérature des Caraïbes, Paris, num. 12, 2000, 169 pp et TTR, Les Antilles en traduction/ The Caribbean in Translation, Québec, vol. XIII, num. 2, 2000, 271 pp.Retour

[3] Roumain, Jacques. Masters of the Dew. Traduit par Langston Hughes et Mercer Cook. New York. Reynal & Hitchcock, 1947, 180 pp. .Retour

[4] Hoffmann, Léon-François ; 2003 : 261. .Retour

[5] Roumain, Jacques. Dân dát suong dêm. Traduit par Lê Trong Bông. Hanoï. Lao Bong, 1980. .Retour

[6] Lundkvist, Artur. Den mörke brodern. En antologi negerlyrik i urval av Artur Lundkvist i svensk tolkning. Stockholm. FIB:s lyrikklubb, 1957, 201 pp. .Retour

[7] Julien, Nancy et Peter Landelius. Ö ;gon av sten och vatten. Stockholm. En bok för alla, 1994, 318 pp. .Retour

[8] Watts, Richard. Packaging Post/Coloniality. The Manifacture of Literary Identity in the Francophone World. Lanham, Boulder, New York, Toronto, Oxford. Lexington Books, 1994, 191 pp, p.159. .Retour

[9] Chamoiseau, Patrick. Texaco. Traduit par Anders Bodegård. Titre de l’original : Texaco. Stockholm. Bonniers, 1994, 362 pp. .Retour

[10] Condé, Maryse. Segu: murar av lera (en afrikansk släktsaga). Traduit par Svante Hansson. Titre de l’original: Ségou. Les murailles de terre. Johanneshov. Hammarström & åberg, 1989, 443 pp et Condé, Maryse. Färden genom mangroven. Traduit par Helena Böhme. Titre de l’original : Traversée de la mangrove. Stockholm. Leopard, 2007, 251 pp. .Retour

[11] Laferrière, Dany. Konsten att älska med en neger utan att bli utmattad. Traduit par Tony Andersson. Titre de l’original: Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer. Stockholm. Tiden, 1991, 148 pp. .Retour

[12] Roumain, Jacques. Daggens härskare. Traduit par Jan Larsson. Titre de l’original : Gouverneurs de la rosée. Skellefteå. Ord&visor, 2004, 223 pp. .Retour

[13] Genette, Gérard. Seuils. Paris. Seuil, 1987, 388 pp. .Retour

[14] Joubert, Jean-Louis. (éd.) Littérature francophone. Anthologie. Paris. Nathan, 1992, 448 pp, p. 258. .Retour

[15] Bernabé, Jean. « Contribution à l’étude de la diglossie littéraire créole-français : le cas de Gouverneur de la rosée ». In. Jacques Roumain. Œuvres complètes. édition critique sous la coordination de Léon-François Hoffman. Madrid. ALLCA XX, 2003, pp 1561-1575, p.1565. Antérieurement publié dans Textes, études, et documents, Fort-de-France, 1978, num. 1, pp. 1-16, et Hoffman, Léon-François. « Haïti ». In. Jack Corzani, Léon-François Hoffmann et Mary-Lyne Piccione. Littératures francophones. II. Les Amériques. Haïti, Antilles-Guyane, Québec. Paris. Belin, 1998, 7-85 pp, p. 48. .Retour

[16] Bernabé ; 2003[1978] .Retour

.

[17] Petit, Antoine. « Richesse lexicale d’un roman haïtien : Gouverneurs de la rosée ». In. Jacques Roumain. Œuvres complètes. édition critique sous la coordination de Léon-François Hoffman. Madrid. ALLCA XX, 2003, pp. 1539-60. Antérieurement publié en plaquette, sans date, ni nom de lieu ou de l’éditeur ; probablement Montréal, 1978. .Retour

[18] Constantini, Alessandro. « La langue polyphonique de Jacques Roumain ». In. Jacques Roumain. Œuvres complètes. édition critique sous la coordination de Léon-François Hoffman. Madrid. ALLCA XX, 2003, pp. 1429-67. .Retour

[19] Gullin, Christina. « Translation on Trial : Nadine Gordimer in Swedish » In. Raoul J. Granqvist (éd.) Writing Back in/and Translation. Frankfurt am Main. Peter Lang, 2006, pp. 129-142, et Gullin, Christina. Översättarens röst. Lund. Studentlitteratur, 2002, 220 pp. .Retour

[20] Tegelberg, Elisabeth. « Réflexions sur deux traductions de Utvandrarna de Vilhelm Moberg ». In. Olof Eriksson (éd.). Acta från symposiet Aspekter av litterär översättning vid Växjö universitet i maj 2000. Växjö. Acta Wexionensia, Växjö University Press, 2001, pp. 135-161. Retour

[21] Woodham, Katherine. « Linguistic Delonisation and Recolonisation? Fluent Translation Strategies in the Context of Francophone African Literature ». In. Raoul J. Granqvist (éd.) Writing Back in/and Translation. Frankfurt am Main. Peter Lang, 2006, pp. 119-128. Retour

[22] Watts ; 2005 : 159-173. Retour

[23] Lundin, Göran et Erland Segerstedt. Haiti – mot alla odds. En resa in i det okända. Skellefteå. Ord&visor, 1998, 184 pp, p. 99. .Retour

[24] Watts ; 2005 : 18-19. Retour

[25] Watts ; 2005. Retour

[26] Watts ; 2005 : 168. Retour

[27] Pour une introduction en anglais à l’œuvre de Sara Lidman, voir la présentation de Helena Forsås-Scott (1997). Une brève notice sur cet écrivain est également disponible en français dans une publication distribuée par l’Institut suédois accessible en ligne : http://www.sweden.se/upload/Sweden_se/french/factsheets/SI/La_litterature_moderne_FD114c.pdf Retour

[28] Nilsson, Magnus. Arbetarlitteratur. Lund. Studentlitteratur, 2006, 190 pp, p. 82. .Retour

[29]

Larsson, Jan. « Ö ;versättarens förord » (Préface du traducteur). In Roumain, Jacques. Daggens härskare. Skellefteå. Ord & visor, 2004. p.8. .Retour

[30] Picciola, André. « Jacques Roumain ». In Roumain, Jacques. Gouverneurs de la rosée. Pantin. Le temps des cerises, 2004, 202 pp, pp. 7-10. .Retour

[31] Antoine, Régis. « La réception de l’œuvre de Jacques Roumain en France ». In. Jacques Roumain. Œuvres complètes. édition critique sous la coordination de Léon-François Hoffman. Madrid. ALLCA XX, 2003, pp. 1345-55, p. 1354. .Retour

[32] Watts ; 2005 : 164. .Retour

[33] Watts ; 2005 : 168. .Retour

[34] Hoffmann ; 2003 : 259. .Retour

[35] Par la suite, les références de page indiquent d’abord la page de l’original (GR) selon l’édition des Œuvres complètes de 2003, ensuite celle de la traduction (DH). Les explications françaises des expressions suédoises sont mes traductions. Lorsque la version suédoise traduit littéralement, mes traductions reprennent les énoncés de l’original, soit du texte, soit d’une note de l’auteur. .Retour

[36] Ljung, Martin. Svordomsboken. Stockholm. Norstedt, 2007, 223 pp. p. 74. .Retour

[37] Munday, Jeremy. Style and Ideology in Translation. Latin American Writing in English. New York and London. Routledge, 2008, 261 pp, p. 145. .Retour

[38] Munday ; 2008 : 145. .Retour

[39] Bernabé ; 2003 : 1567. .Retour

[40] Bernabé ; 2003 : 1567. .Retour

[41] Je tiens à remercier Marie-José Nzengou-Tayo de m’avoir fourni cette explication. .Retour

[42] Rey, Antoine (éd.). Dictionnaire historique de la langue française. Paris. Le Robert, 2000, 4303 pp, p. 2289. .Retour

[43] Petit ; 2003[1978]. .Retour

[44] Laroche, Maximilien. « La diglossie littéraire dans ‘Gouverneurs de la rosée’ : termes de couleur et conflit de langues ». études littéraires, Montréal, 1981, vol. 13, num. 2, pp. 263-288. .Retour

[45] Faine, cité dans Laroche ; 1980 : 283. .Retour

[46] Laroche ; 1980 : 283. .Retour

[47] Laroche ; 1981 : 287. .Retour

[48] DASH, J. Michael. « Introduction ». In. Roumain, Jacques. Masters of the Dew. Traduit par Langston Hughes et Mercer Cook. Harlow. Heinemann, 1978 [1947], 190 pp. p. 20. .Retour

[49] Bernabé ; 2003[1978] : 1573. .Retour

[50] Constantini ; 2003 : 1447. .Retour

[51] Dash ; 1978 : 19. .Retour

[52] Kullberg, Christina. « Spåren mellan platserna har blivit ett slags hem », Karavan, Stockholm. 2004, num. 4, p. 48, ma traduction. .Retour

[53] Cf. par exemple l’article de Catherine Pont-Humbert, qui décline cette catégorisation dans le Nouveau Dictionnaire des œuvres de littérature de langue française cité dans Antoine (2003 : 1349-50. .Retour

[54] Paulrud, Anders. « Haiti och Lillvattnet », Aftonbladet, Stockholm, 17 janvier 2005, p.5, ma traduction. .Retour

[55] Kullberg ; 2004 : 48, ma traduction. .Retour

[56] Nyström, Jan-Olov. « Förtryck och befrielse », Norra Västerbotten, Skellefteå, 1 janvier 2004, p.7, ma traduction. .Retour

[57] Hoffman, Léon-François. « Haïti ». In. Jack Corzani, Léon-François Hoffmann et Mary-Lyne Piccione. Littératures francophones. II. Les Amériques. Haïti, Antilles-Guyane, Québec. Paris. Belin, 1998, 7-85 pp, p. 48 .Retour

[58] Lunderquist, Thomas. « Uppbygglig kamp i karibisk klassiker ». Svenska Dagbladet Kulturen, Stockholm, 20 janvier 2005, p. 4, ma traduction. .Retour

[59] Wihlke, Ola. « Haitis salongsrevolutionär », Arbetarbladet, Gävle, 27 décembre 2004, p. 29. et Wihlke, Ola. « Tendentiöst om haitisk byrevolt », OmVärlden, Stockholm, 2005, num. 2, p. 29, ma traduction. .Retour

[60] Johansson, Daniel. « Vatten som enande kraft », Amnesty Press, Stockholm, 2005, num. 1, p. 29, ma traduction. .Retour

[61] Wihlke ; 2004 : 29 et Wihlke ; 2005 : 29, ma traduction. .Retour

[62] Lunderquist ; 2005 : 4. .Retour

[63] Bernabé ; 2003[1978]. .Retour

[64] Hoffman ; 2003. .Retour

[65] Jonassaint, Jean. Compte-rendu de l’Œuvres complètes de Jacques Roumain. Research in African Literatures, 2005, vol. 36, num. 3, pp. 153-154. .Retour

[66] Tippenhauer, Yasmina. « La réception de l’œuvre de Jacques Roumain par ses compatriotes ». In. Jacques Roumain. Œuvres complètes. édition critique sous la coordination de Léon-François Hoffman. Madrid. ALLCA XX, 2003, pp. 1327-44, p. 1338. .Retour

[67] Steineck, cité dans Gullin ; 2002 : 171) .Retour

[68] Gullin ; 2002. .Retour

[69] Jonsson, Stefan. « Revolutionen som väst glömde », Dagens Nyheter Kulturen, Stockholm, 27 février 2005, pp. 4-5, p. 4, ma traduction. .Retour

[70] Lunderquist ; 2005 : 4, ma traduction. .Retour

[71] Nyström ; 2004 : 7, ma traduction. .Retour

[72] Lunderquist ; 2005 : 4, ma traduction. .Retour

[73] Hoffmann, Léon-François. « Introduction à la Montagne ensorcelée ». In. Jacques Roumain. ,em>Œuvres complètes. édition critique sous la coordination de Léon-François Hoffman. Madrid. ALLCA XX, 2003, pp. 195-196. p.196. .Retour

[74] Dumontet, Danielle. « Possibilités et limites des transferts culturels: le cas des romans ,em>La Reine Soleil levée de Gérard étienne et Texaco de Patrick Chamoiseau ». TTR Les Antilles en traduction/ The Caribbean in Translation, Québec, vol. XIII, num. 2, 2000, pp. 149-178. .Retour

[75] étienne, Gérard. La Reine Soleil levee. Montréal. Guérin littérature, 1988, 195 pp. .Retour

[76] Dumontet, Danielle ; 2000 : 175. .Retour

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