Le terme de subordination, bien que communément utilisé avec un sens plutôt restreint en grammaire française, n’est censé en fait désigner rien d’autre que celui, plus général, de dépendance. La notion de dépendance occupe une place centrale dans le discours linguistique. Néanmoins, comme c’est souvent le cas pour les termes linguistiques, elle est mal définie, et les définitions qu’on en donne soulèvent de nombreux problèmes. S’il n’est pas évident qu’on puisse les résoudre, on peut au moins essayer de mieux les cerner.
Rappelons en premier lieu que le terme même de syntaxe recouvre en réalité deux ordres de faits qu’il paraît utile de ne pas confondre. Ce qui est observable dans le discours, ce sont d’abord les données formelles, constituées par les mots, groupés en phrases, revêtant une certaine forme, agencés dans un certain ordre, selon un certain rythme (pauses plus ou moins longues), le tout accompagné d’accents d’intensité et d’une courbe intonatoire. De ces données formelles, seul l’ordre des mots relève de la syntaxe. Le linguiste a pour tâche de montrer comment se fait le raccord entre ces faits observables et cette autre donnée observable, bien qu’abstraite et donc bien plus ardue à décrire, qu’est le contenu du message. Cette mise en correspondance peut se faire, soit dans le sens signifiant / signifié, donc du point de vue de l’allocutaire (décodage), soit dans le sens signifié / signifiant, donc du point de vue du locuteur (encodage, linéarisation). Elle peut être directe. Ainsi, un certain type d’intonation ascendante s’interprétera comme une demande d’information. C’est là sans doute la situation idéale. Mais elle semble plutôt rare. La plupart du temps, il n’y a pas correspondance directe. Par exemple, l’expression d’un agent de l’action peut se faire sous forme d’un terme placé devant le verbe désignant l’action et lui imposant ses marques de nombre et de personne (Une voiture a écrasé un chien), ou sous une forme différente (Un chien a été écrasé par une voiture). Deux formes donc pour un seul sens et, à l’inverse, deux sens pour une seule forme, puisque, dans ces mêmes exemples, le terme placé devant le verbe et lui imposant ses marques de nombre et de personne désigne soit l’agent, soit le patient de l’action. Il faut alors faire intervenir dans la description une notion relationnelle, qui n’appartient pas au domaine des données observables, telle que, par exemple, celle de «sujet». Dans l’état actuel de nos connaissances, il n’est pas toujours, ni sans doute souvent, possible de mettre en rapport immédiat forme et sens, du fait de la polyvalence de certaines formes (homonymie) et de certains sens (synonymie). Les notions de dépendance, de relations entre termes, dites «fonctions», qui constituent en fait l’essentiel de la syntaxe, relèvent donc d’hypothèses faites par le descripteur de la langue pour remédier à cette situation. Il va de soi que de telles hypothèses ne doivent être faites que là où elles paraissent absolument indispensables pour rendre compte des données observables.
Dans le cas du français, trois types de phénomènes semblent relever de règles dont la formulation doit faire usage de la notion de dépendance. Ce sont essentiellement les phénomènes d’ordre des mots, d’accord et de concordance de temps et de mode, c’est-à-dire, de variations de la forme verbale en fonction du contexte plutôt que du sens.
Une règle de placement d’un mot dans une phrase aura en général la forme suivante: x précède ou suit y. Dans une telle règle, l’un des termes est choisi comme point de référence, ici, y. Ainsi, pour prendre un exemple des plus typiques, la place de l’adjectif épithète, dans le cadre du syntagme nominal, est formulée par rapport au nom, pris comme point de référence, et dont la place n’a donc pas à être spécifiée dans le cadre en question. A son tour, le nom, ou le syntagme nominal sujet, aura sa place, dans le cadre de la phrase, déterminée par rapport au verbe, ou au syntagme verbal. C’est pourquoi l’on parle normalement d’inversion du sujet, par rapport au verbe, et non d’inversion du verbe. En ce qui concerne l’adjectif épithète, le choix du point de référence peut se justifier par une relation de dépendance, qui lierait de manière unilatérale l’adjectif au nom (voir plus loin). Il en est de même pour, par exemple, l’adverbe de degré très, précédant toujours, dans le syntagme adjectival, l’adjectif dont il dépend, quelle que soit, par ailleurs, la place de cet adjectif par rapport au nom: une très bonne idée – une idée très bonne. Notons cependant dès maintenant qu’une telle présentation, acceptée sans doute, implicitement ou explicitement, comme évidente par la quasi-totalité des linguistes, n’est pas sans poser certains problèmes. Ainsi, les clitiques pronominaux ou adverbiaux du français sont toujours placés par rapport au verbe, qu’ils en soient ou non syntaxiquement dépendants:
1. L’origine en est bien connue (en = de cette légende)
Fonctionnellement, «en» est clairement relié à «l’origine», dont il est le complément, mais n’en est pas moins placé par rapport au verbe, avec lequel il n’a strictement aucun lien fonctionnel, ni d’ailleurs sémantique (voir plus loin). C’est aussi le cas de «le» dans «fais-le venir», où le pronom est un objet direct du groupe causatif complexe «fais venir», mais se place par rapport à «fais».
On appellera «accord» toute variation morphologique systématique d’un mot en fonction d’une (ou de plusieurs) propriété(s) d’un autre mot, explicite ou implicite, dans le contexte. Une telle variation, imposée par la langue et non choisie librement par le locuteur en fonction du message à transmettre, est souvent dite «redondante», ce qui ne signifie pas «superflu», en ce sens qu’elle ne fait que répéter une information déjà donnée dans le contexte. Ainsi, le fait qu’un verbe soit au pluriel ne signifie pas que le procès désigné par lui soit quantitativement différent de celui désigné par le même verbe au singulier. Il suffit, pour s’en convaincre, de comparer:
2. L’enterrement a eu lieu hier / Les funérailles ont eu lieu hier
L’événement est unique dans les deux cas. Seul, le choix du mot «funérailles», qui n’existe qu’au pluriel, au lieu de «enterrement», a imposé le pluriel au verbe. Le français connaît l’accord en nombre et en personne, au niveau de la phrase, entre verbe et sujet, ainsi qu’en genre et en nombre, au niveau du syntagme, entre le nom et l’adjectif et les déterminants, ou entre le nom sujet et objet et l’adjectif attribut. L’adjectif n’a par lui-même ni genre ni nombre, alors que le nom possède un genre inhérent et un nombre choisi, à quelques exceptions près, telles que, par exemple, «funérailles», en fonction du sens. Mais l’adjectif en discours a obligatoirement un genre et un nombre (même si, dans quelques cas, la forme reste identique) imposés par le(s) nom(s) au(x)quels il se rattache. C’est ce qui permet, dans ce type d’accord tout au moins, de parler d’un «donneur» et d’un «receveur» d’accord, et de formuler le lien entre les éléments en accord en termes de dépendance unilatérale de l’adjectif à l’égard du nom.
La différence de temps entre les verbes dans les exemples suivants ne peut être mise sur le compte d’une quelconque différence temporelle:
3a. Roméo se demandait: "Comment Juliette va-t-elle réagir?”
3b. Roméo se demandait comment Juliette allait /*va réagir
Les deux phrases sont en effet parfaitement synonymes et seule leur construction, discours direct versus discours indirect, c’est-à-dire, en somme, intégration ou non-intégration de la seconde phrase dans la première, autrement dit, dépendance ou indépendance d’une phrase par rapport à l’autre, peut être tenue pour responsable de la variation de la forme verbale. Cette «concordance» des temps, parfois facultative et parfois obligatoire en français, est d’ailleurs souvent assimilée à un phénomène d’accord.
De même, la différence de mode dans les exemples ci-dessous ne peut s’expliquer que par référence à la construction en deux phrases syntaxiquement indépendantes l’une de l’autre, ou en une seule phrase complexe, c’est-à-dire, à nouveau, en termes de dépendance ou d’indépendance:
4a. Roméo est heureux. Juliette a / *ait accepté de le voir
4b. Roméo est heureux que Juliette *a / ait accepté de le voir
Malgré les difficultés à définir cette notion fondamentale, comme d’ailleurs beaucoup d’autres notions linguistiques fondamentales, et les nombreuses divergences qu’on relève dans la littérature, un accord assez général émerge autour de l’idée qu’un terme dépend syntaxiquement d’un autre, dans le cadre de la phrase, si son existence dans la phrase n’est possible qu’à travers celle de cet autre, l’inverse n’étant pas vrai. Il s’agit donc d’une relation asymétrique, où le terme impliqué par l’autre est le régissant, ou encore la tête, le noyau, le dominant, le déterminé, etc…l'autre le régi, ou encore le modifieur, le satellite, le dominé, le déterminant, le complément, l’expansion, etc… Le test le plus élémentaire de la dépendance consiste alors dans la possibilité de suppression du régi, sans nuire à la grammaticalité de la séquence qui le contient. Ainsi, la suppression d’un adjectif dans un syntagme nominal ne détruit pas l’existence de ce dernier, alors que la suppression du noyau nominal serait impossible:
5. Un terrible accident a eu lieu – Un accident a eu lieu - *Un terrible a eu lieu
Il est vrai qu’un noyau nominal peut quelquefois être supprimé, mais seulement dans un contexte de substitution (ellipse contextuelle ou substitut zéro):
6. Juliette préfère les robes rouges. Roméo préfère les (robes) blanches
D’autre part, un terme régi reste tel même s’il n’est pas suppressible dans certains contextes. Ainsi, on sait qu’un article constitue souvent un élément indispensable au nom. Mais il existe des emplois de nom sans article, jamais l’inverse (sauf, comme dans 6, en contexte de substitution):
7. Roméo a de la patience. *Roméo a patience. Roméo attend avec patience.
Le syntagme formé par le recteur et le(s) régi(s) se comporte syntaxiquement comme le recteur. C’est une construction endocentrique. Derrière la linéarité de la phrase se cache donc une structure hiérarchique, une structure de dépendances, qui se reflète, très imparfaitement sans doute, dans l’ordre des termes, la forme de certains mots, le rythme et l’intonation. La seule adjacence de certains mots dans la phrase ne reflète pas nécessairement un quelconque rapport entre eux. Ainsi, dans la phrase:
8. Un très gros homme tout chauve caresse le petit chat noir qui ronronne de plaisir.
«un», adjacent à «très», n’a aucun rapport avec lui, de même que «tout» avec «homme», «chauve» avec «caresse», «caresse» avec «le», «noir» avec «qui», «de» avec «ronronne». On dira plutôt que «très» forme groupe avec «gros», «très gros» avec «homme» et ces trois mots ensemble avec «un».
Tout cela, bien sûr, ne signifie pas que tous les éléments de la phrase, définie comme un énoncé linguistique minimal doté d’une courbe intonatoire complète entre deux pauses fortes, fassent partie de cette structure hiérarchique. Le cas de certains adverbes, appelés communément adverbes de «phrase» est particulièrement intéressant à cet égard. Prenons l’exemple de «ranchement», adverbe qui se situe au niveau modal, décrit l’attitude du locuteur à l’égard de son acte de parole, et ne modifie aucun terme spécifique de la phrase, et de «finalement», dont on peut dire qu’il situe l’événement rapporté dans la phrase par rapport à une série d’événements, et qui donc ne modifie pas lui non plus un quelconque terme de la phrase. La définition de la dépendance donnée ci-dessus conduit à parler de ces adverbes en termes d’éléments dépendant du reste de la phrase, puisque leur existence n’est possible qu’à travers ce reste. Mais, en fait, ils se situent tous deux à un niveau d’analyse autre que le reste de la phrase, tant du point de vue syntaxique que sémantique, à savoir, aux niveaux communicatif et discursif. C’est pourquoi, d’ailleurs, la formulation de leur place (voir plus haut) ne peut se faire, comme pour d’autres éléments, par rapport à un point de référence. Par exemple, «franchement» dans (9) et «finalement» dans (10), sont insérables dans toutes les positions marquées de parenthèses et interdites dans celles marquées d’un X:
9. ( ) Toutes X ces X histoires ( ) ne X m’ X ont ( ) paru ( ) d’ X aucun X intérêt ( )
10. ( ) Il X a ( ) été ( ) expulsé ( ) de X la X salle ( )
Autrement dit, la place de ces adverbes est libre, ce qui signifie qu’elle ne peut être formulée que négativement: ils sont insérables partout où aucune raison indépendante ne les exclut («espaces d’exclusion», par exemple, entre un clitique et son support).
Il peut sembler raisonnable de penser qu’il y a un lien étroit entre la dépendance syntaxique d’un terme à l’égard d’un autre et sa dépendance sémantique envers cet autre. Ainsi, l’adjectif épithète dépend syntaxiquement du nom (place, accord), dont il décrit une propriété. Cependant, même dans ce cas, en apparence si simple, les choses ne sont pas évidentes, comme le montre l’exemple de la construction dite “Tough Movement” :
11. Les certitudes en la matière sont si délicates à établir!
Il est clair que «délicates» porte sémantiquement sur «établir», comme le montre la correspondance avec la phrase «établir les certitudes en la matière est si délicat», et l’incompatibilité de «certitudes» avec «délicates» (*ce sont des certitudes délicates). Mais cet adjectif n’en est pas moins épithète de «certitudes», avec lequel il s’accorde et par rapport auquel il se place. Le cas de «en», déjà mentionné plus haut, constitue un autre exemple. Bien qu’étroitement lié au verbe en tant que clitique verbal, il ne dépend pas plus de lui sémantiquement que syntaxiquement.
Le mot «subordination» est réservé dans la terminologie grammaticale traditionnelle à la dépendance d’une proposition, dite «subordonnée», par rapport à un terme considéré comme <
Si la bonne vieille analyse logique enracinait l’idée qu’une subordonnée devait dépendre d’une principale, les données réelles montrent, comme on le sait, qu’il n’en est pas nécessairement ainsi. Dans (12), la subordonnée dépend, comme le prouve le verbe au subjonctif, respectivement d’un verbe, d’un nom et d’un adjectif:
12. Il désire qu’elle vienne, le désir qu’elle vienne…, désireux qu’elle vienne…
Dans les deux derniers cas, il est clair que la subordonnée n’entretient aucun rapport avec la principale, mais seulement avec le nom ou l’adjectif. Cela est vrai aussi de (13):
13. Heureux que tout soit arrangé, Roméo s’endormit sur ses deux oreilles.
(12) et (13) montrent aussi, comme on l’a remarqué depuis longtemps, qu’une analyse purement fonctionnelle, où la subordonnée n’est rien d’autre qu’un terme d’une phrase unique, ne différant des autres termes que par sa structure interne, est préférable. Du point de vue de leur relation syntaxique avec le reste de la phrase, il n’y a strictement aucune différence, dans les phrases suivantes, entre la séquence nominale du verbe et sa séquence phrastique. Toutes deux sont des objets directs:
14. Le fantôme attend (la tombée de la nuit / que la nuit tombe)
Il en est de même pour les compléments circonstanciels suivants:
15. Le fantôme est sorti avant (le lever du soleil / que le soleil ne se lève)
Pareille analyse mène aussi à ne pas grouper ensemble, sous la dénomination «locution conjonctive de subordination», la préposition «avant», identique dans les deux phrases (15), et le mot «que», puisque «avant» introduit tant la subordonnée tout entière que le groupe nominal «le lever du soleil». Du point de vue fonctionnel donc, «avant que» ne forme pas un tout et ne doit pas être classé en tant que tel dans une classe ou sous-classe syntaxique spéciale, mais doit être analysé en deux mots, dont chacun appartient à un ensemble différent. Le fait que, dans certains cas, les deux éléments se soudent au point d’interdire toute insertion entre eux, donc ils forment un mot syntaxique unique, ne change rien à leur analyse grammaticale. Mais, bien entendu, des séquences figées de cette espèce, devront figurer en bloc au lexique, comme d’ailleurs toutes les séquences figées. On peut comparer, de ce point de vue, «malgré que» = préposition + «que», à éléments séparables, «bien que», soudé, mais écrit en deux mots, et «quoique», soudé et écrit en un seul mot.
Une fois admis qu’une proposition dite «subordonnée» est en fait une phrase intégrée, enchâssée, comme terme de phrase, en découle-t-il nécessairement qu’elle est subordonnée à un autre terme de cette phrase, au sens propre du mot, c’est-à-dire, dépendante? Autrement dit, ce qu’on appelle «subordonnée» est-il vraiment toujours subordonné? C’est là que se pose d’une façon cruciale le problème de la proposition sujet, illustré par l’exemple suivant:
16a. Que les choses aillent de plus en plus mal est évident.
Le statut de la relation unissant le sujet au verbe (quelquefois dit «prédicat») a déjà fait l’objet d’interminables débats. En gros, trois positions s’affrontent. Pour l’une, c’est le verbe qui dépend du sujet, puisqu’il s’accorde avec lui en nombre et en personne. L’autre, à l’inverse, voit dans le sujet un complément du verbe, celui-ci étant le centre de la phrase, auquel se rattachent, directement ou indirectement, tous les autres termes. La troisième enfin postule entre le verbe et le sujet une relation d’interdépendance, de complémentarité, les deux constituants étant nécessaires à l’existence de la phrase, construction exocentrique par excellence. Chacune de ces positions présente des avantages et des inconvénients. Ainsi, s’il est vrai que le sujet impose l’accord au verbe (voir ex. 2), il est non moins vrai qu’une phrase verbale peut se passer de sujet dans certains cas. D’autre part, s’il est exact que, par sa valence, laquelle dépend essentiellement, sinon uniquement, du sens, le verbe est celui qui construit la charpente de la phrase à travers ses arguments, tant le sujet que les objets, on peut hésiter à admettre qu’un verbe tel que, par exemple, la copule «être», simple lien, quelquefois obligatoire entre un thème et un propos, ait une valence et régisse donc un sujet. Il existe d’ailleurs des phrases non verbales, elles aussi à structure thème-propos, telles que «Quelle folie que ce voyage!», irréductibles à une phrase verbale correspondante, où l’absence de verbe exclut d’office l’existence d’un sujet. On n’essaiera pas d’aller plus loin. Du point de vue qui nous intéresse ici, celui du statut de la subordonnée sujet, il faut se demander dans quelle mesure les phénomènes liés à ce statut supposent, pour leur description, une relation de dépendance à l’égard du verbe. à (16a) correspond la phrase impersonnelle suivante:
16b. Il est évident que les choses vont de plus en plus mal.
Bien qu’identiques par leur sens notionnel, les deux phrases diffèrent formellement non seulement par leur construction, mais aussi par le mode du verbe. Cette différence peut s’expliquer par la relation entre la subordonnée et l’adjectif «évident». Dans (16b), phrase impersonnelle, la subordonnée conjonctive, séquence du verbe impersonnel, dépend de «évident», adjectif appartenant à une classe sémantique qui ne déclenche pas le subjonctif. En revanche, dans (16a), la subordonnée sujet est indépendante de l’adjectif et le mode de son verbe doit s’expliquer par la place. Si donc nous ne voulons pas assigner à des types différents la même séquence «que P» dans les deux phrases, nous serons amenés à conclure que, dans les deux cas, nous avons bien affaire à une phrase enchâssée, mais seule l’une d’entre elles est subordonnée. Autrement dit, intégration, enchâssement de phrase en tant que terme de phrase, n’est pas synonyme de subordination.
Si l’on admet que ce que l’on entend par le terme traditionnel de subordination est en fait l’enchâssement d’une phrase comme terme de phrase, subordonné ou non, la tâche du descripteur consiste à se demander comment la langue procède à cette opération. Cela revient essentiellement à se poser les deux questions suivantes:
La tradition reconnaît, par le terme de conjonctions (et locutions conjonctives) de subordination, l’existence de mots destinés à introduire des propositions subordonnées. Mais d’autres mots encore se voient assigner ce rôle de subordonnants, même si le terme ne figure pas explicitement dans leur appellation. L’inventaire doit normalement comporter les conjonctions et locutions conjonctives de subordination, telles que «que, si, quand, avant que, lorsque, bien que, etc…», les pronoms relatifs, tels que «ui, que, quoi, dont, lequel, etc…»t les pronoms relatifs indéfinis, «ui, quiconque» En voici quelques illustrations:
17. Le fantôme attend que la nuit tombe, le fantôme est parti avant que le soleil ne se lève, le fantôme dont nous avons peur…, qui vivra verra, Roméo ne sait pas si Juliette est encore vivante.
Tous ces mots ont pour caractéristique qu’ils se trouvent nécessairement à l’initiale d’une enchâssée. Si l’on n’a pas inclus ici les mots interrogatifs «qui, quoi» (derrière préposition), «quel, lequel, quand, où, combien, comment, pourquoi», que l’on rencontre pourtant aussi à l’initiale des enchâssées dites «interrogatives indirectes» (Roméo se demande quand Juliette viendra), c’est, bien sûr, qu’ils ne diffèrent en rien de ceux qui figurent dans des interrogatives directes, c’est-à-dire, non enchâssées. Autrement dit, on n’a pas de raison valable de dire des interrogatives indirectes qu’elles sont introduites par un enchâsseur, contrairement aux conjonctives et aux relatives. De ce point de vue, il faut cependant mettre à part trois formes d’interrogatifs, qui sont spécifiques aux interrogatives indirectes, et dans lesquelles on peut voir des variantes d’autres mots interrogatifs, dont la distribution est restreinte aux enchâssées. Il s’agit de «ce qui» et «ce que», correspondant respectivement à «qu’est-ce qui» et «que / qu’est-ce que», ainsi que de «si», équivalant à «est-ce que»:
18a. Roméo se demandait: Qu’est-ce qui m’arrive / Que vais-je faire / Est-ce que je dois attendre?”
18b. Roméo se demandait ce qui lui arrivait / ce qu’il allait faire / s’il devait attendre
Notons au passage que «ce qui» et «ce que» pourraient être analysés comme de simples séquences d’un pronom démonstratif et d’un pronom relatif. Mais il semble préférable d’y voir des mots uniques, variantes de mots interrogatifs simples à l’initiale d’une enchâssée. En effet, en interrogative indirecte, de telles séquences ne sont pas toujours possibles, alors qu’elles le sont en relative. On peut comparer ainsi:
19a. Roméo se demandait: De quoi parle Juliette?
19b. Roméo se demandait (*ce dont / de quoi) parlait Juliette
19c. Roméo a répété (ce dont / *de quoi) parlait Juliette
C’est aussi sans doute cette double analyse qui est à l’origine de l’ambiguïté d’une phrase telle que:
20. Roméo ne sait pas ce que sait Juliette
Selon que «ce que» est la variante de «que» interrogatif, ou la combinaison d’un démonstratif et d’un relatif, le sens sera respectivement «Roméo ignore quelles sont les connaissances de Juliette», ou «Roméo a moins de connaissances que Juliette».
L’inventaire donné ci-dessus n’est en fait pas homogène du point de vue fonctionnel. Il faut en effet y distinguer les mots dont la seule et unique fonction paraît être l’enchâssement et qui, en conséquence, ne remplissent aucune fonction syntaxique à l’intérieur de la phrase qu’ils introduisent, de ceux qui font partie intégrante de l’enchâssée. Autrement dit, il y aurait des enchâsseurs «purs» et d’autres «faux». Dans «le fantôme attend que la nuit tombe», «que» n’occupe aucune position dans la proposition qui suit, il lui est extérieur, comme le montre bien la comparaison avec «le fantôme attend la tombée de la nuit». L’analyse en constituants de l’objet du verbe «que la nuit tombe», devra donc, dans un premier temps, le décomposer en deux constituants, «que» et «la nuit tombe» (= que P). En revanche, un enchâsseur tel que le pronom relatif «que», est, de par sa forme même, objet ou attribut du verbe suivant. C’est ce qui permet, par exemple, de faire une distinction entre les phrases suivantes, par ailleurs formellement très proches:
21a. La crainte que vous ne manifestiez de l’hostilité envers le nouveau président retarde votre nomination.
21b. La crainte que vous manifestez envers le nouveau président retarde votre nomination.
Dans (21a), «que» est une conjonction de subordination, pur enchâsseur. N’ayant aucune fonction syntaxique par rapport au verbe suivant, il n’empêche pas celui-ci de se construire avec un objet direct. Dans (21b), en revanche, «que» est un pronom relatif, objet direct de «manifestez», dont la transitivité est ainsi déjà saturée. Cette différence va de pair avec la différence de mode: le verbe de (21a) est au subjonctif, car il se trouve dans une conjonctive dépendant de «crainte», lequel appartient à une classe sémantique déclenchant le subjonctif, alors que celui de (21b) est en relative, où le subjonctif est entraîné, non par le sens de l’antécédent dont il dépend, mais plutôt par son caractère virtuel. C’est là, incidemment, une bonne raison de ne pas assigner, comme le font certains, ces deux «que» à une forme sous-jacente unique. Il en est de même pour «quand» et «si», conjonctions de subordination, mais aussi adverbes interrogatifs, dont les comportements syntaxiques diffèrent, entre autres par leur capacité ou incapacité à être repris par «que» en contexte de coordination:
22a. Roméo est heureux (quand / si) Juliette vient le voir et qu’elle reste avec lui
Roméo se demande (quand / si) Juliette viendra le voir et *qu’ elle restera avec lui
distinction fonctionnelle opérée ci-dessus entre enchâsseurs conduit logiquement à la constatation que le français ne possède en fait qu’un seul enchâsseur pur, à savoir, «que» conjonction de subordination par excellence (ou, pour certains, «complémenteur»). Quand aux autres conjonctions de subordination simples, telles que «quand, comme, si», elles véhiculent un certain sens et ne sont donc pas de purs enchâsseurs, mais doivent être analysées comme un amalgame de «que» avec un élément à charge sémantique, de même que toutes les locutions conjonctives, comme le montre bien la comparaison entre «quand, lorsque» et «alors que». Tous les autres mots de l’inventaire ont une fonction dans leur subordonnée.
Mais en fait, «que» doit-il encore être considéré comme un subordonnant? Si l’on admet que enchâssement n’est pas synonyme de subordination, les faits se présentent sous un aspect très différent. Rappelons d’abord qu’un enchâssement de phrase ou une subordination peuvent se faire sans mot introducteur spécifique, comme, par exemple, les interrogatives indirectes (voir plus haut), mais éventuellement à l’aide d’autres procédés:
23. La nuit tombée, le fantôme commença sa ronde.
24. Roméo serait-il pauvre comme Job, Juliette n’hésiterait pas à l’épouser.
25. Il aura beau faire, personne ne le prendra au sérieux.
Quant à «que», si l’on se refuse à distinguer celui qui introduit une conjonctive complément de celui qui introduit une conjonctive sujet (ex. 16a, b), il n’y a aucune raison d’y voir un subordonnant. En fait, ce n’est pas non plus une conjonction, puisqu’il ne relie rien, comme il apparaît clairement en position sujet, où il se trouve à l’initiale de phrase plutôt qu’entre deux propositions, qu’il serait censé relier. «Que» a pour rôle de permettre à un certain type de phrase de s’intégrer comme terme d’une phrase plus grande. C’est ce qui a conduit de nombreux grammairiens à en parler comme d’un «nominalisateur», puisqu’il fait d’une phrase l’équivalent d’un syntagme nominal, terme désignant, dans cette optique, toute séquence susceptible de fonctionner comme sujet, objet, etc…Ce terme semble gêner certains linguistes, qui lui reprochent d’occulter le fait que «que P» n’a pas exactement le même comportement qu’un syntagme nominal à noyau nominal. Mais il faudrait, selon cette logique, refuser le statut de nominal à l’infinitif, traditionnellement, et à juste titre, appelé forme nominale du verbe, ainsi qu’aux pronoms indéfinis tels que «quelqu’un, personne, quelque chose, rien, etc…», qui tous pourtant, à un niveau donné de l’analyse, se comportent comme les syntagmes à noyau substantival, tout en différant entre eux à un autre niveau de l’analyse. Un nominal, donc, ne comporte pas nécessairement de nom, pas plus qu’un adverbial ne contient obligatoirement d’adverbe (avec patience), ni un adjectival d’adjectif (un vol de nuit). «Que» est donc un nominalisateur et, semble-t-il, unique en son genre. Seul «si», introducteur d’une interrogative indirecte, paraît proche de lui, du fait qu’il ne remplit pas de fonction à l’intérieur de l’enchâssée. Mais il est en fait un marqueur d’interrogation, portant, comme «est-ce que», dont il peut être considéré comme une variante, sur tout le reste de la phrase. C’est un adverbe de phrase, porteur en outre, d’une valeur disjonctive, contrairement à «que», vide de sens, d’où la différence entre les deux phrases suivantes, du point de vue de la factivité de l’enchâssée:
26. Roméo ne sait pas (que / si) Juliette est là.
On signalera ici brièvement quelques-uns au moins des phénomènes syntaxiques qui paraissent spécifiques à l’espace constitué par la phrase enchâssée.
Qu’ils aient ou non une fonction à l’intérieur de l’enchâssée, les divers enchâsseurs se placent en tête de celle-ci, alors que certains d’entre eux, qui apparaissent aussi en indépendante, peuvent occuper d’autres places. Notons cependant que les pronoms relatifs, sauf «que» ( clitique) et «dont» ( qui inclut une préposition), peuvent être précédés, en tête de proposition, d’une préposition ou même de tout un syntagme prépositionnel: la personne avec qui vous parlez…, le projet dans le cadre duquel…Un cas particulièrement intéressant à cet égard est celui des adverbes de degré / quantité «tant» et «tellement», dans les enchâssées causales:
27. Cet enfant énerve tout le monde, (tant / tellement) (il est bavard / il a d’énergie)
Ailleurs que dans ce contexte, ces adverbes, qui portent sur un adjectif ou sur un nom dans (27), précèdent immédiatement ces derniers. En enchâssée, ils se placent en tête, sans qu’il y ait eu pour autant changement de portée. La spécificité de l’espace enchâssé explique en outre les distributions complémentaires de trois adverbes de même valeur «tant, tellement» et «si». En effet, «si» alterne avec «tellement» devant un adjectif et un adverbe, contextes dont «tant» est exclu. «Tant», de son côté, alterne avec «tellement» devant un nom ou avec un verbe, contextes dont «si» est exclu. Enfin, «si» est interdit à l’initiale de l’enchâssée causale, du fait de son statut clitique, mais «tant», en principe interdit devant un adjectif, y est permis, puisque sa position le sépare de cet adjectif:
28a. Cet enfant est (si / tellement / *tant) bavard. Cet enfant a (*si / tellement/ tant) d’énergie.
28b. Cet enfant fatigue tout le monde, (*si / tant / tellement) (il est bavard / il a d’énergie)
Les variations temporelles et modales spécifiques à l’espace enchâssé ont déjà été illustrées dans les exemples (3) et (4). Certains emplois du passé antérieur semblent relever du même phénomène. Cette forme verbale composée, restreinte, comme le passé simple auquel elle correspond formellement, à la langue littéraire, désigne, en principe, un procès accompli par rapport à un point de référence antérieur au moment de la parole et totalement détaché de ce moment. Mais il est en fait limité à deux contextes d’emploi. L’un, en indépendante, où il est toujours accompagné d’un complément de durée marquant l’achèvement rapide du procès:
29. En un clin d’oeil, Roméo eut vidé la bouteille
L’autre, en enchâssée, derrière certaines conjonctions ou adverbes de temps:
30. Quand l’incendie eut tout ravagé, les pompiers arrivèrent
Mais le message véhiculé par (30) peut être formulé d’une autre manière, comme en (31). Le procès accompli n’est plus en enchâssée et, dès lors, le passé antérieur n’est plus autorisé et sera remplacé par le plus-que-parfait, qui peut exprimer les mêmes valeurs temporelles et aspectuelles:
31. Quand les pompiers arrivèrent, l’incendie avait tout ravagé
Les emplois du subjonctif fournissent eux aussi une bonne illustration. En fait, ils peuvent être décrits très simplement, si on fait abstraction des expressions figées, en termes de deux contextes essentiels: en indépendante, comme variante de l’impératif pour la troisième personne (qu’il vienne!), et en enchâssée, soit dans une conjonctive, soit dans une relative:
32. Il faut que Roméo vienne
33. Roméo cherche une solution qui puisse satisfaire la famille
C’est ce qui a fait dire à certains que le subjonctif est essentiellement le mode de la subordination. Mais rappelons que le subjonctif se rencontre aussi en conjonctive sujet, où l’on ne verra pas aisément une subordonnée. Notons en outre que même l’emploi en indépendante suppose un «que» introducteur. Mais il n’est pas évident que cela suffise pour y voir un cas d’enchâssée, à moins de postuler une structure sous-jacente complexe, avec effacement de verbe recteur, opération qui peut paraître quelque peu arbitraire.
Alors que, sous certaines conditions, relativement bien connues, un sujet non clitique peut être inversé tant en indépendante qu’en enchâssée, il n’en est pas de même pour un sujet clitique, dont l’inversion est interdite en enchâssée:
34a. Le discours que ( la ministre / elle) a prononcé…
34b. Le discours qu’a prononcé la ministre / *qu’a-t-elle prononcé
Une telle inversion reste néanmoins possible dans certaines hypothétiques-concessives:
35. Serait-il millionnaire (, / qu’) elle ne l’épouserait pas
En dépit du «que», ici plutôt simple joncteur que enchâsseur, comme le montre la commutation possible avec une pause (de même que dans «heureusement que» et «quelle folie que ce voyage»), c’est la première partie de la phrase qui représente l’enchâssée (= même s’il était millionnaire). L’interdiction d’inversion de sujet clitique devrait alors être restreinte à l’enchâssée sans enchâsseur.
Il va sans dire qu’on n’a fait ici qu’effleurer un certain nombre de problèmes, qui mériteraient chacun une étude approfondie, et que beaucoup d’autres questions n’ont même pas été abordées. Espérons du moins que ces quelques réflexions auront un peu contribué à déblayer le terrain.
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